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Faire des contraintes insulaires des atouts touristiques

Entre 1946 et 2007, Saint-Barth était une commune du département de la Guadeloupe. À la suite du référendum de décembre 2003, l’île de Saint-Barthélémy est devenue une collectivité territoriale française depuis 2007, et un pays et territoire d’outre-mer (PTOM) depuis le 1er janvier 2012.

A ce titre, la collectivité bénéficie principalement du fonds européen de développement (FED).  Cependant, à l’instar des autres PTOM et pays ACP, elle est également éligible aux programmes horizontaux de l’Union européenne touchant des domaines aussi variés que l’éducation, la formation, la jeunesse et les sports (ERASMUS +), la recherche et l’innovation, l’écologie et la biodiversité (BEST, LIFE), la culture et l’audiovisuel (Europe Creative) ou encore le soutien aux PME (COSME).

L’île de Saint-Barth s’étend sur à peine 21 km2 -24, îlots compris. L’économie repose sur le tourisme de haut de gamme qui attire une clientèle très aisée, en majorité nord-américaine. En haute saison elle représente jusqu’à 70 % des visiteurs.

L’île bénéficie d’infrastructures de qualité. Chaque année, 70.000 touristes sont accueillis et 130.000 visiteurs arrivent par bateau. L’aéroport de Saint-Jean Gustave III génère un trafic estimé à environ 200.000 passagers par an.

Le parc hôtelier de l’île est essentiellement constitué d’hôtels de luxe, et de près de 400 villas de location, gérées par quelques sociétés spécialisées, près de 200 magasins de luxe spécialisés dans la vente en détaxe.

Le secteur du bâtiment et des travaux publics tient une place importante, l’île bénéficiant notamment des investissements de citoyens américains construisant des habitations de grand standing, destinées à leur usage personnel ou à la location temporaire. L’immobilier est ainsi la première industrie. Les terrains constructibles sont rares et chers (1000 à 5000 euros le mètre carré). Les villas bien situées se négocient entre 5 et 10 millions d’euros.  Le chiffre d’affaires des entreprises de ce secteur connaît néanmoins une baisse du fait de l’étroitesse du marché et de la volonté de la municipalité de préserver l’environnement.

L’Insee dénombre quelque 5000 «entreprises» locales, qui sont pour moitié des auto-entrepreneurs. Mais les chiffres d’affaires ou bénéfices n’étant pas réclamés par les administrations, il est difficile d’évaluer réellement l’économie. En progression de 15 % par an depuis 2012, les capitaux des riches résidents représentaient 630 millions d’euros de dépôts en 2016 (60 % sont détenus par les ménages).

L’activité économique de l’île est donc essentiellement saisonnière et soumise aux effets des fluctuations du taux de change du dollar.

Saint-Bart dispose d’une fiscalité singulière

 L’administration fiscale française ne perçoit pas de droits de douane et d’impôts indirects à Saint-Barthélemy. Car il n’existe pas d’impôt sur le revenu, ni sur la fortune, pas de TVA ni droit de succession, pour ceux qui résident à Saint-Barth depuis cinq ans. Avant ce délai, la collectivité perçoit 5 % de droits de quai sur toutes les marchandises importées, 5 % sur les nuitées, 8 centimes par litre de carburant, 10 % sur les factures d’électricité, 4.8 % sur les transactions et 20 % sur les plus-values immobilières.

Avec une interprétation unilatérale de ce droit, qui est la résultante naturelle, d’après l’île, de ses acquis historiques (obligations soumises par les Suédois lors de la rétrocession de l’île), les concernés ne reversent pas, non plus, d’impôts sur le revenu et sur les sociétés et ce malgré une opposition ouvertement affichée du système fiscal, qui affirme que ces deux dernières obligations sont considérées comme impôts directs et qu’elles ne peuvent en aucun cas entrer dans les dérogations de l’île.

Photos :

© Michel Hasson
http://www.phototheque.net/st-barth.html
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