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Le virage de la transition énergétique

L’île de Mayotte dispose d’une flore patrimoniale exceptionnelle : nombreuses espèces endémiques, forêts tropicales, zones humides terrestres, mangroves, récifs coralliens… D’une surface de 1 100 kilomètres carrés et avec une double barrière de corail d’environ 200 kilomètres de long, le lagon de Mayotte est l’un des plus grands et des plus riches du monde. Cependant, il est menacé par les activités liées au développement de Mayotte. Outre les impacts du changement climatique, certaines activités humaines : les pollutions terrestres et marines, la destruction des habitats naturels ou encore la surexploitation des ressources participent de la dégradation de la situation avec le risque de disparition de la biodiversité de Mayotte, de manière irréversible.

La transition énergétique est un des objectifs de Mayotte. Le 101ème département de France s’apprête à renoncer au combustible fossile, le fioul, pour passer à l’usage des biocarburants, dès l’année 2023. Électricité de Mayotte (EDM) a choisi d’utiliser un combustible bioliquide obtenu à partir du colza dont les résidus issus de l’utilisation seront entièrement biodégradables et sans impact sur la nature. Le but c’est de produire, à court terme, 100 % d’énergie verte et de réduire autant que possible les rejets de polluants dans l’atmosphère ainsi que leurs impacts sur la santé des habitants. Des tests réalisés dans les centrales de Longoni et Badamiers en Petite-Terre durant le mois juin 2022 ont été concluants sur ce point.

La mangrove.

Le département produirait donc toute l’année une électricité non polluante, 100 % made in France, avec l’assurance d’un approvisionnement garanti toute l’année, et la sortie de la dépendance énergétique. EDM a besoin de 100.000 tonnes de ce biocarburant pour faire tourner les deux centrales en permanence.

Les éventuelles variations du cours du biocarburant sur les marchés seront amorties par un mécanisme de péréquation pour éviter leurs répercussions sur le porte-monnaie des Mahorais.

En outre, EDM n’aurait pas besoin d’investissements supplémentaires, les équipements actuels des deux centrales seraient compatibles avec ce biocarburant. Total Mayotte qui ne sera pas fournisseur de ce nouveau combustible continuera à en assurer le transfert (par pipeline) du bateau transporteur vers les cuves et le stockage sur les deux sites (Longoni et Badamiers).
Toutefois, l’étape de conversion du bioliquide utilisé par EDM sera effective après la validation du plan pluriannuel d’énergie (PPE) de Mayotte, d’abord par la préfecture et le conseil départemental de Mayotte, ensuite par les instances du ministère de la Transition énergétique à Paris.

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