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Des populations résilientes

Les populations guadeloupéennes sont en prise directe avec une succession de crises sur fond de déclin démographique. L’archipel perd 0,5% de sa population. De 395 700 habitants en 2016 elle est passée à 372 939 habitants en 2022, principalement à cause du départ d’un nombre élevé de jeunes de 18-25 ans vers la France continentale, l’Europe et l’Amérique du nord, essentiellement le Canada pour travailler ou se former.

Durement meurtries par la pandémie les familles guadeloupéennes puisent dans leurs ressources psychiques, psychologiques et mentales pour affronter un quotidien chargé de problèmes d’accès à l’eau, d’accès à l’emploi, de mobilité qui entretiennent des inégalités sur le territoire et qui tendent la société, menaçant la cohésion sociale.

Suite à la suspension des personnels soignants non vaccinés, en novembre et décembre dernier, la Guadeloupe a été secouée par un mouvement social de grande ampleur qui a servi de détonateur à une révolte longtemps contenue et exacerbées par des inégalités persistantes.
Parmi celles-ci la cherté de la vie qui précipitent dans l’extrême pauvreté une large partie de la population, dans un contexte d’inflation inédite. Les écarts de prix avec la métropole déjà considérables se creusent davantage sur les produits alimentaires. Le panier d’une ménagère guadeloupéenne est en moyenne + de 42 % plus cher que celui d’une ménagère dans l’hexagone.

Le chômage encore endémique (+50 % chez les jeunes) constitue un facteur majeur d’exclusion et de décohésion sociales qui s’aggrave depuis la crise sanitaire. A un tel niveau, le chômage constitue un facteur majeur d’exclusion et de décohésion sociales qui s’aggrave depuis la crise sanitaire.
Car de trop nombreuses personnes, privées d’emploi, ne parviennent pas à vivre grâce aux réseaux de solidarité qui tiennent encore la société Guadeloupéenne.

Le passage de la tempête Fiona en septembre dernier en a été l’illustration. La mobilisation de la population a été exemplaire et a permis de secourir rapidement les sinistrés dans une situation d’extrême urgence. S’il faut saluer cette initiative de grande solidarité humaine dont les guadeloupéens savent faire preuve, il faut reconnaître que les liens sociaux commencent à se déliter sous la pression des difficultés économiques croissantes ; accroissant un climat de violences qui touche de plus en plus la jeunesse.
Dans ce contexte, le tissu associatif joue un rôle de « rempart » contre l’explosion sociale qui guette la société guadeloupéenne. Elles sont nombreuses à intervenir dans le champ social, culturel et sportif. Souvent sans aucun moyen mais avec l’énergie du combattant, elles œuvrent dans les quartiers les plus défavorisés et travaillent à retisser des liens très distendus.
Ces deux territoires se trouvent donc confrontés à très moyen terme au défi du grand âge et de ses conséquences sociales, sociétales et économiques. Toutefois, s’il est bien anticipé, ce problème peut-être une formidable opportunité d’expérimentation en termes d’innovation sociale inclusive.