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La COP15, un nouveau cadre mondial plus ambitieux pour la biodiversité

Un contexte d’urgence

Les territoires ultramarins sont des régions très impactées par les effets du réchauffement climatique. Après le passage des ouragans majeurs Hugo et Maria respectivement sur la Guadeloupe et l’île de Saint-Martin, la tempête Fiona s’est violemment abattue sur la Guadeloupe dans la nuit du 16 au 17 septembre 2022, occasionnant des effondrements de routes et de ponts, des glissements de terrain et une brusque montée des eaux qui a surpris les habitants. A Basse-Terre une habitation et son occupant ont été emportés par les eaux d’une rivière en crue.

Cette catastrophe naturelle impose le déploiement urgent d’une politique d’aménagement du territoire adaptée aux risques encourus par les populations. La multiplication de ce type Ce scénario se multiplie un peu partout dans le monde, témoignant de la triste réalité du réchauffement climatique.

Dans ce contexte, la 15e Conférence des Parties (COP15) de la Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations Unies se tient à Montréal du 7 au 19 décembre 2022 est d’une importance capitale pour les populations mondiales et pour la planète. La biodiversité pour la période de 2020 à 2030, sera au centre des discussions. Initialement prévue en Chine en octobre 2020, la COP15 a été reportée plusieurs fois du fait de la pandémie de Covid-19 et du confinement en vigueur dans le pays. La première partie du sommet s’est quand même tenue à Kunming.

Au cours de cette rencontre internationale qui rassemble des gouvernements du monde entier, les participants définiront de nouveaux objectifs ambitieux et élaboreront un plan d’action pour protéger la nature et mettre un terme à la perte de biodiversité partout dans le monde, sur les décennies à venir. La priorité du gouvernement du Canada est de faire en sorte que la COP15 donne des réponses tangibles.

Les 196 pays signataires de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CBD) doivent trouver un nouvel accord définissant des engagements précis pour permettre de stopper, au niveau mondial, l’effondrement des espèces animales et végétales dont un million d’entre elles est menacé de disparition à court terme.

Un premier cadre mondial pour la biodiversité insuffisant

Le premier Cadre mondial pour la biodiversité pour l’après-2020 s’appuie sur le Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020 et définit un programme ambitieux pour la mise en œuvre d’une action de grande envergure destinée à transformer la relation entre la société et la biodiversité et à concrétiser, d’ici 2050, la vision commune de vivre en harmonie avec la nature.

Il vise à inciter les gouvernements et l’ensemble de la société, y compris les peuples autochtones et les communautés locales, la société civile et les entreprises, à prendre des mesures urgentes et transformatrices pour atteindre les résultats énoncés dans la vision, la mission, les buts et les objectifs y relatifs, et contribuer ainsi à la réalisation des objectifs de la Convention sur la diversité biologique, ses protocoles et d’autres accords, processus et instruments multilatéraux relatifs à la biodiversité.

Cette première version du Cadre mondial pour la biodiversité comprend 21 « objectifs pour l’action »” avec des mesures urgentes au cours de la décennie jusqu’en 2030. Ils portent sur la réduction des menaces pesant sur la biodiversité, la satisfaction des besoins des populations par l’utilisation durable et le partage des avantages, les outils et solutions pour la mise en œuvre et l’intégration. Elle vise :

– au moins 30 % des zones terrestres et maritimes mondiales (en particulier les zones d’importance particulière pour la biodiversité et ses contributions aux populations) conservées par le biais de systèmes d’aires protégées efficaces, gérés équitablement, écologiquement représentatifs et bien reliés entre eux (et d’autres mesures efficaces de conservation par zone),

– l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs de l’économie,

– la réduction de 50 % du taux d’introduction d’espèces exotiques envahissantes, et le contrôle ou l’éradication de ces espèces afin d’éliminer ou de réduire leurs impacts,

– la réduction d’au moins de moitié les nutriments perdus dans l’environnement et de deux tiers au moins les pesticides, et éliminer les rejets de déchets plastiques,

– des contributions fondées sur la nature, aux efforts d’atténuation du changement climatique mondial d’au moins 10 GtCO2e par an, et que tous les efforts d’atténuation et d’adaptation évitent les impacts négatifs sur la biodiversité,

– la réorientation, la reconversion, la réforme ou l’élimination des incitations nuisibles à la biodiversité, de manière juste et équitable, en les réduisant d’au moins 500 milliards de dollars par an,

– une augmentation de 200 milliards de dollars des flux financiers internationaux, toutes sources confondues, vers les pays en développement.

Le premier Cadre mondial pour la diversité a abouti à l’adoption des vingt Objectifs d’Aichi, pour la période 2011-2020. Mais la plupart d’entre eux n’ont pas été atteints, faute notamment d’un suivi efficace.

Un nouveau cadre mondial pour la biodiversité plus exigeant

Au cours de la COP 15, Le Canada plaidera pour une collaboration internationale en vue de l’élaboration d’un ambitieux cadre mondial pour la biodiversité pour l’après-2020 visant à protéger 30 % des terres et des océans d’ici à 2030, par le biais d’aires protégées efficaces couvrant les sites d’importance particulière pour la biodiversité. Aujourd’hui, 17 % des terres et 10 % des océans sont couverts par une aire protégée, avec des niveaux d’efficacité variables. Les partenaires internationaux doivent de toute urgence stopper l’érosion de biodiversité mondiale.

Ce nouveau Cadre mondial pour la biodiversité devra aussi mettre un terme à la perte de biodiversité et renverser la vapeur. En outre, il devra rechercher des collaborations et partenariats, en impliquant les peuples autochtones et les communautés locales. Il imposera un changement profond, des innovations et une valorisation de la nature dans les prises de décisions, dans tous les secteurs.

Il est composé de quatre objectifs globaux et 22 cibles d’action. Chaque objectif comporte plusieurs étapes à franchir avant 2030 afin de parvenir à « vivre en harmonie avec la nature » d’ici 2050, selon la ligne directrice adoptée en 2010 par les membres de la CBD.

La Convention sur la diversité biologique

La Convention sur la diversité biologique (CDB) a été signée pour la première fois par 150 chefs de gouvernement lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Elle a pour principaux objectifs la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments constitutifs, et la répartition juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques. La CDB a pour vocation de promouvoir le développement durable. La Convention reconnaît que la diversité biologique va bien au-delà des plantes, des animaux et des micro-organismes ainsi que leurs écosystèmes. Elle concerne aussi les êtres humains qui ont besoin de sécurité alimentaire, de médicaments, d’air et d’eau purs, d’abris et d’un milieu de vie propre et sain.

Les accords d’Aichi

En 2010, 196 pays membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) de l’ONU ont adopté 20 mesures, les objectifs d’Aichi, pour stopper l’érosion de la biodiversité. Dix ans plus tard, force est de constater qu’ils ont échoué.

Dans le cadre de ce plan 2011-2020, les membres de la CDB s’étaient aussi engagés à revoir leurs stratégies et plans d’actions nationaux pour la biodiversité (SPANB).

Il s’agissait de “mettre un terme à l’appauvrissement de la diversité biologique, afin de s’assurer que, d’ici à 2020, les écosystèmes soient résilients et continuent de fournir des services essentiels (…) contribuant au bien-être humain et à l’élimination de la pauvreté”.

Les objectifs d’Aichi répondaient à cinq grands buts stratégiques : ” gérer les causes sous-jacentes de l’appauvrissement de la diversité biologique”, “réduire les pressions directes”, “améliorer l’état de la diversité biologique”, “renforcer les avantages retirés” de la biodiversité et “renforcer la mise en œuvre” de la protection de la nature.

Pour aller plus loin :