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L’archipel des Comores

L’archipel des Comores sur les rails du développement économique

D’une superficie totale de 1862 Km2 (environ un quart de la Corse), l’archipel des Comores est situé dans le canal de Mozambique, dans l’océan Indien, entre l’île de Madagascar et la côte Est de l’Afrique. Il est constitué principalement de quatre îles d’origine volcanique dont Mayotte (Maoré), Anjouan (Ndzouani), Mohéli (Mwali) et la grande Comore (Ngazidja).

Cependant, institutionnellement, il faut distinguer d’une part, l’île de Mayotte située dans l’archipel des Comores et d’autre part, l’Union des Comores ou KOMORO, Etat indépendant depuis 1975 qui regroupe les trois autres îles, assez proches les unes des autres. Bien que toutes ces îles soient d’origine volcanique, leur apparition ne date pas de la même période.

MAYOTTE, le 101ème département français, dans l’archipel des Comores

Après la vente de l’île à la France par le sultan Andriantsoly en avril 1841, Mayotte devient une colonie française. A partir de cette date, l’administration française tente de bâtir l’économie de l’île, restée quasiment à l’abandon en lançant des grands travaux de constructions qui échouent. En 1886, les îles de la Grande Comore, d’Anjouan et de Mohéli deviennent des protectorats français, puis en 1946 un territoire d’Outre-mer incluant Mayotte.

Après diverses évolutions de statut au sein du cadre colonial français, les Nations unies inscrivent l’archipel des Comores sur la liste des pays à décoloniser en août 1972. Le 22 décembre 1974, au référendum sur l’accession à l’indépendance est organisé dans tout l’archipel, les suffrages recueillis sont en faveur de l’indépendance à 90%, à l’exception de Mayotte qui veut rester française à plus de 63%.

En 1975, Les Comores réclament leur indépendance et revendiquent Mayotte comme partie intégrante de leur territoire. Mais celle-ci réaffirme sa volonté de rester au sein de la République, avec le soutien de l’État français. En février 1976, un second référendum vient confirmer ce premier choix, à plus de 99%. Le 31 mars 2011 Mayotte devient officiellement le 101ème et le plus jeune département français, au terme du nouveau référendum de mars 2009 ; les Mahorais ayant voté en faveur de la départementalisation à plus de 95%.

D’une superficie de 374 km2, Mayotte (ou l’île aux parfums) est un archipel constitué de deux îles principales, Grande-Terre et Petite–Terre, et plusieurs autres îlots. Le plus haut sommet, le mont Penara culmine à 660 m d’altitude. Les habitants, les Mahorais, sont environ 256 000.  90% d’entre eux sont musulmans, comme dans les autres îles de l’archipel. La capitale est Mamoudzou.

Collectivité unique, Mayotte est un département qui exerce les compétences dévolues aux départements et aux régions d’Outre-mer. Le territoire comprend 1 Conseil départemental composé de 6 commissions et assisté de 2 organes consultatifs :

  • Le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (CESEM)
  • Le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEE)

Mayotte compte :

  • 2 députés à l’Assemblée nationale
  • 2 sénateurs au Sénat

Comme dans tout l’archipel, la nourriture, la musique, les vêtements sont d’influences arabes, africaines et indiennes.

ECONOMIE

Mayotte est le département le plus pauvre de France. Le secteur tertiaire est prédominant.  La part du secteur agricole diminue d’année en année. L’avenir des filières traditionnelles, dominées par l’ylang-ylang et la vanille, est de plus en plus incertain face au coût du travail, la rareté du foncier et la concurrence des îles voisines.

Pourtant, Mayotte est confrontée à de très importants flux migratoires de ces voisins. Cette situation alarmante accentue l’extrême pauvreté et les phénomènes de violence qui menacent sérieusement la cohésion sociale.

L’économie repose essentiellement sur le tourisme. Son lagon exceptionnel, l’un des plus grands du monde est malheureusement exposé à l’envasement provoqué par la saison des pluies, ce qui constitue en outre une réelle menace pour la vie des coraux. Mayotte possède des sols fertiles, une végétation variée constituée de quelques forêts sèches primaires, des forêts humides, des mangroves et différentes espèces et plantes endémiques : palétuviers, crabes, pouponnières de poissons du lagon.

La mosquée de Tsingoni, une mosquée française, est la plus vieille mosquée en activité en France.

Visant à promouvoir la culture et les traditions mahoraises, le festival des arts traditionnels de Mayotte représente la commémoration de l’abolition de l’esclavage à travers l’exposition d’objets artisanaux et d’instruments traditionnels, concerts, conférences, chants, danse.

Le festival de l’image sous-marine qui a fêté sa 25 ème édition en 2019 attire de plus en plus de monde. Plusieurs concours en lien avec la mer y sont ouverts.

(cf notre rubrique consacrée à Mayotte)

L’UNION DES COMORES OU KOMORO

Depuis le 17 février 2001, Anjouan, Mohéli et la grande Comore, les trois îles de l’Union comorienne ont une très large autonomie et seuls les pouvoirs régaliens (impôts, police, justice, armée) restent du ressort du président de l’Union.

Les langues administratives sont le français et l’arabe. L’anglais et le mandarin sont enseignés dans les écoles et les universités. La langue principale régionale est le shikomori, un brassage du swahili et d’autres langues. Mais chaque île détient son propre dialecte dont le shimaoré de Mayotte, le Shindzuani d’anjouan, le shimwali de moheli et le shingazidja de la grande Comore.
La monnaie utilisée est le franc comorien (1 franc comorien équivaut à 0.0020 €) et aussi l’Euro.

En 2021, au niveau mondial, le produit intérieur brut (PIB) était d’environ 10.365 Euro par habitant. Aux Comores il a atteint 1.264 euros par habitant, soit 1,12 milliards d’Euro pour l’ensemble du pays qui se situe actuellement au 191ème rang des économies internationales et fait donc partie des plus faibles.

En 2015, le taux d’inflation y était d’environ -8,12%. Au sein de l’UE, la moyenne pour la même année était de 2,55%. Par rapport à la France, les prix des produits de consommation courante sont inférieurs d’environ 46,6%.

Dans toute l’Union des Comores, l’économie est largement impactée par la raréfaction voire le manque d’investissement. Les secteurs les plus touchés sont ceux qui sont essentiels au développement : le tourisme, le social, la santé, l’éducation, les transports. 

– Tout comme l’organisation de la société comorienne, 70 % de l’économie, de type artisanal se réalisent majoritairement en zone rurale. Elle est largement tournée vers le secteur primaire qui représente environ 40 % du PIB et dépend des cultures et exportations de vanille, ylang-ylang et clou de girofle.

– Le secteur secondaire, sous-développé et de type artisanal, est représenté par quelques entreprises agro-alimentaires et de manufactures. Le secteur tertiaire, près de la moitié du PIB du pays, produit peu de richesses et s’appuie sur les finances de l’état qui sont elles-mêmes dépendantes des aides internationales et d’une dette très lourde, environ 70 % du PIB.

Les transferts de fonds de la diaspora comorienne de France et d’Outre-mer (Marseille, Mayotte, Réunion, Madagascar), constituent une importante source de revenus pour l’Union comorienne, environ 20 milliards de francs comoriens (40 millions d’euros) qui sont destinés au financement du budget alimentaire, l’éducation et la santé. Mais cette aide reste insuffisante pour enclencher le développement économique de l’archipel.

SOCIAL

Environ un million d’habitants vit dans tout l’archipel. Ils sont appelés Comoriens et Comoriennes. 99% de la population est musulmane et regroupe plusieurs origines : bantoue, arabe, malgache, et européenne.

Environ 70 % de la société comorienne vit essentiellement en zone rurale, contre 30 % en zone urbaine. La famille est le socle de l’organisation et du fonctionnement de la société. Héritée des Chiraziens qui ont fondé les Sultanats sur un système héréditaire en lignée, l’influence de la famille s’exerce jusque dans le système politique. La société comorienne est très hiérarchisée, en groupe d’âges, surtout en Grande Comore. Les membres qui composent ces groupes sont choisis en fonction de leur statut social acquis dans l’accomplissement d’un certain nombre d’actes sociaux bien déterminés.

L’archipel connaît, entre autres, une mortalité infantile élevée, un taux d’alphabétisation inférieur à 60 % et une espérance de vie assez limitée. Près de 50 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Une situation qui demeure inquiétante au regard du recul du PIB par habitant. En 1929, à prix constants, celui-ci s’établissait à 350 dollars par habitant contre 330 dollars par habitant en 1999.

CULTURE

La culture comorienne est une culture métissée. Les traditions et les coutumes comoriennes sont riches d’influences arabes, africaines et indiennes. Le vêtement traditionnel (kichali, chiromanie, salouva, kandou (Mlimzima), kofia (bonnet pour les hommes), la gastronomie traditionnelle (samoussa, embrevade, Nkima, batabata) ainsi que les rites de la vie quotidienne (la prière, les repas, …) en sont le reflet.

Les Comoriens aiment à se réunir pour conter des histoires, s’adonner jeux traditionnels, dominos et au m’raha, jeu de stratégie utilisant une piste en bois garnie de godets et de grosses graines en guise de pions.

Le « tam-tam bœuf » est une autre coutume, héritée des navigateurs espagnols ou portugais. Des zébus sont lâchés dans les rues des villages, notamment à la fin du ramadan, et tous les jeunes jouent aux matadors. Cette pratique est particulièrement en vigueur à Anjouan et à Mohéli.

Le mariage est un grand moment dans la société comorienne. Le port des costumes traditionnels, le maquillage des femmes, les danses et les rituels sont soignés, mis en valeur et transmis à cette occasion.

Mais les nombreuses danses comoriennes ne sont pas toutes liées au mariage ; le m’biu de Mayotte accompagne toutes les fêtes profanes. Le Mdandra, le biyaya (dansé autrefois par les pêcheurs lorsqu’ils offraient du poisson au sultan), le garassi et les Shengé (les hommes et les femmes face à face s’invectivent en parlant de leurs droits et de leurs devoirs respectifs dans la vie quotidienne) sont encore pratiquées.

Paysage Anjouan.

L’ILE D’ANJOUAN : le cœur battant de la grande Comore

Avec une superficie totale de 424 Km2, Anjouan (ou Ndzouani) se situe à l’est de l’archipel et se compose de plusieurs volcans éteints. Le principal, le mont Ntringui, culmine à 1595 m. En 2017, l’île compte environ 327 382 habitants. Ils s’appellent Anjouanais et Anjouanaises.

L’île est souvent associée aux diverses insurrections qui entretiennent l’instabilité politique dans l’archipel. La dernière en date du 17 au 18 octobre 2018 qui a fait trois morts était consécutive à des barrages érigés par la population pour protester contre les dérives autoritaires du président Azali Assoumani.

ECONOMIE

 – Mutsamudu est la capitale économique, commerciale, administrative et militaire de l’île, et aussi ville principale. C’est le seul vrai port de l’archipel, la seule ville du pays ayant un port en eau profonde. Avec une population estimée à 50 000 habitants, Mutsamudu est une ville incontournable de l’archipel. Sa forteresse rappelant le caractère stratégique de la Cité marchande se dresse sur les hauteurs de la Ville. En contrebas se trouvent le port et la Médina réputée dans l’archipel.

Domoni : la ville est tournée vers la pêche et l’agriculture. Moyennement peuplée, elle compte environ 22 000 habitants ce qui la place néanmoins dans les plus grandes villes des Comores. Tout comme Mutsamudu, la ville de Domoni est moyennement peuplée, avec environ 22 000 habitants, elle se place dans les plus grandes villes des Comores. Ces activités tournent autour de la pêche et de l’agriculture.

Sima, ville portuaire, se trouve dans l’extrême ouest de l’île et compte un peu plus de 20 000 habitants en 2021. Cette ville occupe une position stratégique qui sert son développement démographique et économique. Tournée vers les îles de Grande Comore et de Mohéli, c’est la ville qui recense le plus d’industries.  Depuis la fin du XIX ème siècle c’est un centre industriel. A cette activité économique, s’ajoute une production agricole notamment sur le plateau de Bandrajou Dziani.

Tsembéhou : située dans une cuvette au centre de l’île, elle est la cinquième plus grande ville des Comores et compte environ 18 000 habitants.

Paysage Anjouan.

– Le potentiel touristique d’Anjouan

Anjouan est surnommée l’île aux parfums à cause de ses nombreuses plantes au parfum : ylang-ylang, jasmin, basilic, girofle, vanille, etc. C’est aussi la ville la plus montagneuse grâce à une forte érosion. Elle présente un relief très accidenté riche en pentes raides et en vallées étroites et recense des sites touristiques divers et variés qui témoignent de son potentiel :

Mutsamudu la ville capitale offre sa citadelle, construite par le sultan Abdallah I à la fin du 18ème siècle pour protéger la ville contre les agressions malgaches. Elle surplombe la ville avec ses canons incrustés dans les murailles de défense pointant vers la mer. On y trouve également la vieille mosquée de vendredi et le palais royal attenant datant du 16ème siècle.

Bambao offre à environ 500 m d’altitude un site exceptionnel, le Mont Ntrigui entouré par le lac Dzialandzé, classé parmi les plus magnifiques cirques de l’île.

Pomoni : Située dans le sud de l’île c’est la ville la plus touristique, avec les plus belles plages de l’île, une faune et une flore riches et diversifiées : plantes aquatiques et forêts de guirlandes où vivent les Roussettes de Livingstone et les makis.

Sima : Dans la forêt de Bougwéni, riche en faune et en flore endémiques, on peut observer les chauves-souris géantes et les makis.

– Bimbini possède une plage de sable roux et un lagon qui s’étend à plusieurs kilomètres vers Mohéli. L’île de la selle est accessible à pied depuis le village, en marée basse.

– La région de Noumakélé, région du Sud-Ouest, abrite deux sites naturels : la falaise de NGomadjou et l’immense plage de sable blanc de Chiroroni qui possède un des plus beaux sites de plongée de l’archipel.

– Domoni, ville royale fondée au 9ème siècle, riche en monuments historiques (Mausolée du premier président des Comores indépendantes, Ahmed Abdallah) est la ville natale des 1ers sultans d’Anjouan jusqu’au 18ème siècle.

Comme sur la Grande Comore, l’eau peut manquer. Mais situé au centre de l’île, un lac de cratère, par ailleurs lieu de culte traditionnel, domaine des djinns (esprits), sert de réserve d’eau et alimente de nombreuses sources et ruisseaux. Car, contrairement aux autres, l’île possède des sols argileux qui peuvent retenir l’eau.

ILE DE MOHELI : un patrimoine écologique exceptionnel

D’une superficie de 290 km2, l’île de Mohéli, (Mwali en comorien) est la plus petite et la plus pauvre des îles de Komoro. Elle est à la fois un État fédéré de l’Union des Comores et l’une des quatre principales îles de l’archipel des Comores. Sa capitale est Fomboni, la plus ancienne, la plus petite et la plus touristique des trois îles de l’Union des Comores. 

En 2015, elle avait environ 52 360 habitants. A l’instar des autres îles, la population est musulmane.

Le territoire de l’île autonome de Mohéli est divisé en communes qui, pour des raisons administratives, sont groupées en préfectures :

  • Préfecture de Fomboni, chef-lieu Fomboni, 3 communes : Fomboni, Moimbassa, Moili Mdjini;
  • Préfecture de Nioumachoua, chef-lieu : Nioumachoua, 2 communes : Moimbao, M lédjélé
  • Préfecture de Djando, chef-lieu : Ouanani, 1 commune : Djando.

Fomboni : avec une population estimée en 2021 à 24 000 habitants, elle concentre à elle seule près d’un tiers de la population de l’île.  

L’île de Mohéli ne bénéficie ni du tourisme, ni de l’activité portuaire. Près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et ne doit sa subsistance qu’à la pêche ou à l’agriculture vivrière.

ECONOMIE

L’île de Mohéli bénéficie d’un parc naturel national abritant des écosystèmes et différentes espèces endémiques remarquables qui, malheureusement sont menacés par le braconnage et le changement climatique.

Avec son lac Dziani Boundouni, un site Ramsar(1) situé au sud de l’île, précieux pour la protection de la biodiversité et sa réserve de biosphère(2) reconnue par l’UNESCO depuis 2020, l’île constitue  un patrimoine écologique d’exception. Par le biais de l’Agence française de développement (AFD), La France est engagée auprès du Parc naturel de Mohéli depuis 2004 dans la protection et la conservation de ce site à travers un soutien financier de 3 millions d’euros.

L’île possède aussi de nombreuses plages de sable blanc où viennent se reproduire les tortues vertes. En 1999, un parc marin a été créé en partenariat avec les associations villageoises. Cette initiative exemplaire a été lauréat du prix de l’Initiative Équateur par les Nations unies en 2002. En outre, avec deux principaux établissements hôteliers, (à Fomboni et à Niouamachoua) et malgré une desserte aérienne très irrégulière et onéreuse et des routes en mauvais état, l’île de Mohéli ne cache pas ses ambitions touristiques.

LA GRANDE COMORE : une société très hiérarchisée

D’une superficie de 1148 km2, l’île de La Grande Comore forme un État fédéré de l’Union des Comores. C’est la plus peuplée et la plus grande des îles de l’archipel des Comores. Le point culminant de l’île est le volcan Karthala de 2 361 m dont les dernières éruptions remontent à 2005 et 2006.

La Grande Comore compte environ 410 736 habitants en 2016. Elle a pour capitale Moroni, qui est également la capitale fédérale de l’Union des Comores.  Ville portuaire, Moroni fait face au continent africain et compte environ 120 000 habitants. Elle est à ce titre, la plus grande ville des Comores.

VOLCAN KARTHALA

Anciennement composée de nombreux Sultanats (Bambao, Itsandra, Mitsamiouli, Bajini, Hambu, Washili, Hamahame, Mbude, Hamamvu, Mbaku, La Dombe….), La Grande Comore a été unifiée à partir de 1886 sous le règne du Sultan Said Ali bin Said Omar par le traité de Bambao.

Le 24 juin 1886, le Sultan passe sous protectorat Français. Le pouvoir est alors exercé par les Résidents subordonnés aux gouverneurs de Mayotte. Le premier d’entre eux, Léon Humblot, restera en place pendant dix ans. En 1897, suite à ses abus, il est destitué par les autorités françaises. Néanmoins, il reste le colon le plus puissant de l’archipel, puisqu’il détient les deux-tiers du territoire sur lequel il emploie de nombreux comoriens.

A partir de 1911, l’île est annexée par la France (annexion ratifiée le 23 février 1914). Les Comores dépendent alors administrativement de Madagascar (annexée par la France en 1897 et devenue colonie de Madagascar et dépendances).

En 1946, les îles forment pour la première fois de leur histoire une entité administrative unie et reconnue (TOM) indépendante de Madagascar.

Le 6 juillet 1975, la Grande Comore est de nouveau indépendante au sein de la République Fédérale Islamique des Comores.

Le 7 avril 2002, elle forme avec Anjouan et Mohéli, l’Union des Comores, dans laquelle les îles bénéficient d’une très large autonomie.

L’île est gérée par l’Assemblée législative qui comporte 20 sièges. Le gouverneur, élu pour cinq ans, est le chef du gouvernement local.

ECONOMIE

L’île de Grande Comore (Ngazidja) est la principale zone économique de l’Union. La culture de la vanille est la principale ressource. Malgré des étendues de zones herbeuses, l’agriculture vivrière surtout dans les zones hautes de l’île reste limitée à cause du manque cruel d’eau lié la nature volcanique de l’île. La production des fruits et des légumes y est aussi insuffisante.

Une vocation touristique

Moroni : la capitale de l’Union des Comores, se situe sur la côte ouest de la Grande Comore et compte un peu plus de 110 000 habitants. De son port, on peut rallier les autres îles de l’archipel, mais aussi le continent africain ou Madagascar. Elle abrite l’aéroport international, à une trentaine de kilomètres au nord.

A l’image de l’identité de l’archipel, la ville propose une diversité de lieux qui témoigne de ses multiples influences : le quartier de Badjanani et ses multiples mosquées, les chantiers de boutres sur le port, la grande mosquée, superbe édifice en pierre blanche dentelée, le musée national qui rassemble de passionnants témoignages de l’histoire des Comores, la médina et ses ruelles étroites avec de nombreux bazars, le Petit Marché avec sa porte recouverte de mosaïques, les bijouteries indienne où les artisans pratiquent leur art…

La Grande Comore possède quelques sites touristiques comme :

  • Le Lac Salé situé à Mitsamiouli-Bangoikouni,
  • La Mosquée Saïd Mohamed Djohar avec son architecture arabo-musulmane, à Mdé Sahani Bambao,
  • La Mosquée du vendredi à Moroni,
  • Le Musée CNRDS à Moroni,
  • Les plages au sable blanc fin de Chomoni, Maloudja et Trou du Prophète au nord de Mitsamiouli.

Ces plages font hélas l’objet de pillage car bien que salé, ce sable est utilisé dans la construction. Toutefois, depuis les années 1990, un plan de sensibilisation a été mis en place pour préserver l’écosystème.

La Grande Comore dispose également d’un plateau étendu, sans eau, ce qui freine le développement de l’agriculture. Pour surmonter ce handicap, de nombreuses nappes souterraines sont aujourd’hui captées grâce aux fonds fournis par différents programmes d’aide au développement. Mais, les ressources restent insuffisantes pour une utilisation agricole extensive.

Comparée aux autres îles, la grande Comore peut davantage escompter son développement touristique, grâce à ses plages de sable blanc, et à l’implantation, à Hahaya, de l’Aéroport international Prince Said Ibrahim, le plus important des quatre aéroports de l’archipel des Comores. Il accueille neuf compagnies aériennes qui ne desservent pas moins de sept destinations.

SOCIAL

La société grand-comorienne repose sur une organisation sociale de type initiatique et hiérarchisée selon trois principaux groupes :

  • En haut de l’échelle, les Grands mariés(en Shingazidja : Wandru Wadzima ce qui veut dire les hommes accomplis) sont les grands notables ; ceux qui ont fait le grand-mariage, considéré comme l’accomplissement suprême de l’individu. Autorisés à porter des vêtements spécifiques, ils pèsent sur la vie sociale et politique par le prestige lié au mariage. Rien ne peut se faire sans leur assentiment. Dans les années 1970, le révolutionnaire Ali Soilih mit en place un régime qui lutta contre ce pouvoir jugé immobilisateur et un frein au développement.
  • Au niveau intermédiaire, se trouve le groupe des jeunes adultes (Wanamdji) qui sont généralement des jeunes d’entre 25 et 40 ans. Ils se sont engagés dans le processus du grand-mariage, se préparent à devenir Grand-marié mais ne l’ont pas encore accompli.
  • En bas de l’échelle, se trouvent tous ceux qui, quel que soit leur âge, et pour des questions personnelles, financières, sociales ou de conscience, ne peuvent pas envisager le grand mariage.

Cette organisation confère à ces groupes sociaux des droits et des privilèges essentiels ainsi que des pouvoirs spécifiques à chacun d’eux au sein de la société. Le poids des notables dans la vie sociale et même politique est considérable. En Grande Comore, spécifiquement, le but de tout homme est d’atteindre le statut de Grand-marié, pour les fils aînés c’est un devoir. Dans les autres îles, la situation est plus souple parce que moins hiérarchisée. Mais dans l’ensemble, on retrouve les mêmes principes dans les mécanismes sociaux, au sein de l’archipel.

Aux Comores, on travaille pour subvenir d’abord aux besoins de sa famille. L’argent est affecté en priorité aux besoins familiaux et aux grands événements (naissance, mariage, pèlerinage à la Mecque, funérailles…)

La diaspora Grand comorienne est très importante en France, à La Réunion et à Mayotte. Elle soutient financièrement la population restée dans l’île. Les Grand comoriens parlent le shingazidja, mais aussi pour le plus grand nombre, la langue française qui est capitale pour continuer ses études.

 

(1) La convention de Ramsar, officiellement convention relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau, aussi couramment appelée convention sur les zones humides, est un traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd’hui et demain, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative sous la désignation de site Ramsar. La convention porte le nom de la ville iranienne de Ramsar où elle a été adoptée.

(2) Une réserve de biosphère (RB) est un territoire reconnu par l’UNESCO conciliant la conservation de la biodiversité et le développement durable, avec l’appui de la recherche, de l’éducation et de la sensibilisation, dans le cadre du programme sur l’homme et la biosphère (Man and Biosphere, MAB). Une réserve de biosphère n’impose pas de réglementation particulière et s’appuie sur les législations existantes dans le pays où elle se situe. Elle se structure selon trois zones en fonction du niveau de protection (aire centrale, zone tampon et zone de transition). Certaines Réserves de biosphère sont transfrontières, à cheval sur plusieurs pays.

Les réserves de biosphère partagent leurs expériences au sein d’un réseau national et international. En 2022, on dénombre 738 réserves de biosphère dont 22 transfrontières, réparties dans 134 pays1, couvrant ainsi environ 5 % de la planète2, pour une population d’environ 170 millions habitants

Les Comores, sur les rails du développement économique ?

Face aux grands défis qui l’attendent, émigration, pauvreté, dans un contexte de crise économique mondiale, l’archipel des Comores est à la manœuvre pour enclencher son développement économique. En ce mois de décembre 2022, les autorités comoriennes sont à l’offensive au niveau économique et social.

Président Azali Assoumani

Politique

Dynamiser la coopération bilatérale entre les Etats-Unis et les Comores

Le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, et la Secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Madame Molly Phee se sont entretenus à Washington DC, en marge du sommet US Africa jeudi 15 décembre 2022. Se félicitant d’emblée des bonnes relations qui unissent leurs deux pays dans les domaines socio-économiques, politiques et militaires, ils ont convenu d’œuvrer en faveur de leur renforcement.

Après avoir passé en revue l’actualité mondiale et notamment les conséquences de la COVID-19 et de la guerre en Ukraine, ils ont salué la convergence de vue de leur pays respectif sur la façon d’appréhender ces crises, relevant l’intérêt de certains investisseurs africains pour les Comores.

En outre, ils se sont accordés sur la nécessité de tout mettre en œuvre pour encourager ce nouvel élan, soulignant l’importance pour les deux pays de collaborer plus étroitement en vue de consolider la paix et la sécurité aux Comores, renfoncer les capacités dans différents domaines et consolider l’état de droit, notamment à travers davantage d’engagement en faveur de la démocratie. Ils ont enfin émis le souhait de voir le sommet US Afrique redynamiser les liens entre les Etats-Unis et le continent africain notamment à travers le suivi effectif de ces recommandations, se félicitant de la qualité des liens qui unissent les deux pays et de l’espoir de voir leur coopération bilatérale franchir un nouveau palier.

Egypte-Comores un partenariat économique dans le domaine du transport aérien

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, chargé de la diaspora et de la francophonie a signé le jeudi 15 décembre 2022 un mémorandum officialisant l’entente entre les le ministère des Transports maritimes et aériens de l’Union des Comores et la compagnie aérienne Egyptair Holding Company visant le développement des services aériens.  A cette occasion, Le secrétaire général, Monsieur Ali Mohamed Abdallah, assisté du directeur général des affaires politiques et juridiques du ministère des Affaires étrangères, Monsieur Faiçoill Mohamed Djitihadi et Monsieur Mohamed Ibrahim Moussa, vice-président de la compagnie égyptienne ont formalisé les relations entre les deux parties en vue de la création de la compagnie aérienne nationale Comorienne.

La connectivité inter-îles au service de la cohésion sociale

Le Gouvernement Comorien lance son projet de connectivité Inter-îles financé par le gouvernement Comorien et la Banque mondiale.

Moins d’un an après la signature des accords de financement entre le gouvernement Comorien et la Banque mondiale, principal financeur, les activités du projet connectivité des îles pourraient commencer dès le premier trimestre de l’année 2023. La première phase sera donc le lancement de travaux de construction du pont de Bwangoma à Mwali. L’appel à candidature pour la présélection des entreprises étant lancée l’étude de dossier commencera le 27 décembre 2022. L’accent sera mis sur les capacités techniques des sociétés soumissionnaires.

C’est en décembre 2021 que le Conseil d’administration de la Banque mondiale a donné son aval. Le projet connectivité inter-villes, qui vise à améliorer la connectivité, la sécurité des transports maritimes afin de mieux gagner les populations au marché intérieur des Comores, en facilitant le déplacement à travers les îles et en renforçant la cohésion sociale comprend notamment la construction d’un port avec un quai de 250 M de long, la construction de deux points supplémentaires avec les infrastructures nécessaires et l’achat de quatre petits bateaux rapides répondant aux normes de sécurité et dotée d’une capacité de 25 à 30 personnes.

Au plan social, ce projet permet de tirer vers le haut la population la plus démunie en lui donnant les ressources de subsistance. Il est de nature à stimuler le développement de l’économie bleue, selon les autorités comoriennes. C’est la raison pour laquelle le gouvernement par le biais des différents ministres des Finances qui se sont succédé, s’est approprié le projet. Aux côtés de la Banque mondiale qui s’est engagée à hauteur de 60 millions de dollars, la Banque africaine de développement et la Banque islamique ont également accepté de débourser 1.0 million permettant d’atteindre le coût total de 105 Millions de dollars. Cette somme financera non seulement les travaux, mais aussi une partie sera affectée à la formation, le devait. Le projet devrait prendre fin en 2028.